► Les Traqueurs d'Ombres ◄

Si tel est le cas, alors vous connaissez les Traqueurs d’ombres. Avant tout, un petit retour en arrière s’impose. Allons donc faire un tour dans le passé. Plus précisément pendant la période d’expansion de la culture celte. Ce peuple, installé alors dans l’ouest de l’Europe, disposait d’un certain panthéon, base d’une religion polythéiste tout à fait incertaine et variable selon les différentes cultures sous-jacentes à l’influence celtique. En revanche, toutes ces ethnies disposaient d’ordres mystiques, guides spirituelles et conseillers des chefs de guerres : Les Druides. Les druides étaient des sages vénérant la nature. Mages de la forêt, sorciers au service de la vie et grand spiritualistes, ils transmettaient la culture et le savoir aux plus jeunes. Ils s’occupaient également de la recherche et de la formation des jeunes druides.

Parlons donc des druides. A l’origine, ils étaient humains. Rares sont aujourd’hui les humains qui deviennent druide, car la spiritualité qui était de mise jadis, n’est plus dans les préoccupations de l’homme moderne, devenu avide et matérialiste. Ils n’ont d’ailleurs jamais été très nombreux. C’est une tradition qui s’est léguée par le sang ainsi que par les enseignements des pères pour leurs fils. Au commencement, Elduar dit « Cours-les-bois » était un jeune homme flâneur. C’était un celte aux premières lueurs de cette culture. Il faisait partie d’une peuplade nommée « Gaule », plus précisément d’un clan situé au Nord du territoire. Elduar aimait la nature. Plantes et bêtes étaient ses confidents, ses amis. Cette passion pour l’état brut des choses et le fait qu’il soit constamment en promenade forestière lui valurent d’ailleurs son sobriquet humiliant. Toutefois, un jour, alors qu’il explorait un coin inconnu des vastes forêts gauloises, Elduar fit une rencontre inattendue. Au milieu d’une petite clairière se dressait un immense arbre ancestral. Il était splendide. Elduar pensa que cet être devait être millénaire, qu’il avait peut-être vu le jour lors de la création du monde. C’est alors que le titan de bois se manifesta. Une voix douce se fit entendre.

- Toi qui t’es séparé de ta race pour suivre les voies de la nature, es-tu prêt à recevoir mon enseignement ? demanda l’arbre.

Elduar ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Il pensait devenir fou et ne savait que faire. Mais la voix revint. Elle lui expliqua qu’elle était Jaïna, l’arbre vie, messager de la déesse de la Terre : Gaïa. Elle proposa au garçon un pacte avec la déesse mère. Il devait perpétuer la connaissance et l’amour de la Terre à travers les âges. En échange la déesse lui offrirait, à lui et à ceux qu’il choisirait comme disciples, un lien spécial avec ses créatures. Ainsi furent créés les multiples ordres druidiques. Un pour chaque esprit protecteur animal majeur. Car c’était ainsi. Gaïa avait offert aux druides de naitre et grandir sous la protection de l’esprit d’une bête et le pouvoir de comprendre et de communiquer avec toutes les autres, ainsi qu’avec les plantes. Ils étaient également gratifiés d’une longévité élevée et d’une « mémoire génétique » se perpétuant entre les générations pour leur permettre d’accomplir plus aisément leur mission.



Plus tard dans l’histoire, les druides furent persécutés, anéantis. Les ordres druidiques étaient bien trop souvent confondus avec les ordres maléfiques liés aux créatures corrompues. Seuls les ordres les plus puissants et les plus combatifs survécurent : La Griffe (Esprit de l’Ours), La Serre (Esprit de l’aigle) et Le Croc (Esprit du Loup). Afin de permettre à leur savoir de perdurer, les trois ordres survivants décidèrent de s’unir dans le but de contrer l’influence néfaste des cultistes de l’ombre. En effet le nombre croissants de démons, vampires, loups-garou, et autres créatures sordides ont engendré chez les humains une totale aversion envers les créatures magiques, même bénéfiques. Le nouvel ordre ainsi né de la Grande Fusion fut nommé La Traque en hommage aux prédateurs qui l’ont inspiré et pris pour nouvelle mission la lutte contre les créatures du mal. Les druides restants devinrent ainsi les Traqueurs d’ombre.

Que sommes-nous donc réellement alors ? C’est simple. En tant que descendants des anciens druides, les Traqueurs d’ombres ne sont pas entièrement humains. Nos esprits sont un mélange entre notre part d’humanité et notre part de l’animal qui nous a vus naitre, scellé dans une enveloppe charnelle humaine. Ainsi, nous sommes dotés de certains attributs généraux (Longévité élevée, corps bien plus fort et résistant que celui d’un humain, etc…) mais également de capacités spéciales propres aux Esprits Protecteurs (Par exemple : Force encore accrue pour les Ours, vision hors du commun pour les Aigles, odorat et ouïe surdéveloppés pour les Loups). Ceci explique de fait la confusion, par exemple, entre les anciens druides du Croc et les loups-garou, la principale différence entre ces êtres presque « cousins » étant que les druides ne peuvent effectuer la métamorphose. Du moins le cas ne s’est-il encore jamais produit. Nous sommes également détenteurs d’une « mémoire génétique » de nos géniteurs. Toute l’expérience d’un traqueur se transmet à son fils. Tout ce qui est acquis à l’un de nous est également acquis à toutes les générations suivantes. De nos jours, les Traqueurs d’ombre se font de plus en plus rares. Les pères, pour protéger leurs fils, ne transmettent plus ce savoir devenu un véritable danger pour celui qui le maitrise car celui-ci devient une cible prioritaire pour les serviteurs de la nuit. Toutefois, une lueur d’espoir subsiste, car l’ancien pouvoir autrefois offert par Gaïa ne s’en est pas allé et sommeil dans un certain nombre d’entre vous. Alors… Vous sentez-vous vraiment « humain » ?