J’en ai en vu et connu, des choses durant mes 334 ans d’existence. Cependant je ne me rappelle de rien du tout avant la date du 16 juin 1676… Vraiment rien du tout ! Le blackout ! Je ne sais même pas si j’existais avant cette date… Bref reprenons. Cette date marque le début de mon histoire de Djinn.
Ah… Le 16 juin, ça remonte à loin, très loin. Je m’étais tout simplement réveillé dans un feu. Pour être plus clair c’était un bûcher, et dans ce feu je me sentais bien, je ne voulais pas en sortir, cette chaleur étant intense et douce à la fois … Mais j’avais également très faim, j’étais affamé.
Alors, instinctivement, j’ai aspiré les flammes, elles rentrèrent dans les pores de ma peau, une sensation de force, de vigueur, de puissance m’envahissait ! Je m'enivrai de ce brasier … Je fermai mes yeux pour en profiter un maximum. Et lorsque je les ais ouvert, le feu n’était plus, et une foule de visages inconnus me regardai fixement, d’un air horrifié pour certains et juste abasourdis pour d’autres. Aurais-je fais quelque chose… d'inhabituel ? J’ai penché ma tête, surpris, et à ce moment là…
Une tonnerre de cris s’éleva dans le ciel, ces inconnus détalèrent avec une force à en faire trembler la terre, affolés. Moi j’avais juste grimacé car le bruit m’avais fait mal aux oreilles. Et alors que le chaos avait planté son étendard, j’ai remarqué que 4 hommes tenaient fermement une femme, une très belle femme.
Ils hurlaient : “Sorcière, sorcière, nous allons souiller ton corps !” ou un truc du genre… Quand j’ai vu sa robe se déchirant, la femme se débattant, hurlant pour une aide, et les hommes ricanant je...
Je sais pas ce qui m’a pris mais j’ai foncé, sans marcher, je volais… Oui je volais… Je me suis rendu derrière l’homme se trouvant entre les jambes de la dame, son acte n’était pas encore entamé, il sentait un poids lourd dans son dos, mais il ne se retournait pas. Vexé, je l’ai forcé à me regarder droit dans les yeux, je crois que j’y suis allé un peu fort, c’est le craquement qui me la fait comprendre. Les 3 autres me regardaient d’un air terrorisé, 2 sont partis, le dernier a décidé de me faire front.
Il a décoché un poing avec un cri assez ridicule.
A peine a-t-il touché ma mâchoire que la peau de sa main vira au rouge vif, et c’est avec un second cri encore plus ridicule qu’il se sauva. J’étais... sous le choc, je tourna ma tête pour regarder cette mystérieuse dame se lever avec un sourire sincère, même avec ses vêtements déchirés, elle dégageait une certaine élégance:
- Merci de ta protection, homme à la chevelure de feu
-...
-Vous ne dîtes rien ? Ne pourrais-je point savoir le nom de mon sauveur ?
- Mon nom? *lui dis-je en penchant ma tête* Je… n’en ai pas
- Nous pouvons y remédier, que dirais-tu de… Namrael. *me dit-elle en conservant son sourire*
Ah tiens, elle commence à se montrer familière. J’aurais aimé le faire, mais son aura de noblesse m’en empêchait alors j’ai préféré garder mon vouvoiement.
-... Namrael ? *silence* C’est beau ! *lançais-je pour répondre à son sourire*
- *Elle glousse* Heureuse que cela te plaise, Namrael. D'où viens-tu ?
- Je ne sais pas
- *Silence* Il semble que tu sois amnésique, pas de nom, aucun souvenir de ton habitat, tu sembles ne pas non plus connaître la pudeur *Elle glousse encore* Tu es plutôt bien membré…
- *Suis son regard*... Vous, regardez mes jambes ?
-*Elle ria aux éclats* En plus une innocence enfantine ! Je t’aime bien Namrael.
J’ai rougis, je n’ai pas pu répondre
Après un moment à me fixer droit dans les yeux, elle s’avança plus près de moi et m’a susurré:
- Si tu n’as nulle part où aller, que dirais-tu de venir avec moi ?
Le ton était presque enjôleur, mais j’ai acquiescé.
Elle se nommait Emmanuelle Delmont. Elle m’a pris sous son aile alors que je n’avais nul part où aller, elle m’a guidé alors que j’étais confus, et elle m’a accepté alors que je n’étais qu’un inconnu…Je suis tombé amoureux d’elle ce jour-là un “coup de foudre” comme les humains appellent ceci.
Mais je me demandais pourquoi s’était-elle montré si familière à mon égard, et surtout où m’emmenait-elle ? J’étais si naïf à cette époque, mais je la suivais, où qu’elle aille, je voulais la protéger contre vents et marées. Une fois arrivé à sa chaumière, ravissante d’ailleurs, elle m’a offert des vêtements, de la toile de jute certes mais c’était mieux que de se balader nu dans une ville, me disait-elle.
J’ai passé les plus années de ma vie à ses cotés, elle m’a fais comprendre ce qu’étais la vie humaine, un monde perfide, cruel mais si beau à la fois … Et surtout à la tutoyer ! J’ai commencé à prendre de la maturité grâce à Emmanuelle.
Et cette maturité m’a fait posé cette question existentielle: “Qui suis-je”. J’ai un jour posé cette question à Emmanuelle, elle m’a répondu par une autre question :
-Te sens-tu prêt ? Suffisamment pour découvrir qui tu es ?
-*Serre les poings, le regard décidé* Je suis prêt, Emmanuelle.
Elle sortit ce vieux livre avec marqué “Bestiaire” dessus, qu’allais-je y découvrir ?
-Tu vois, ce livre est un répertoire de monstres et autres créatures, un très ancien dont je ne sais pas la date.
-Les humains y sont également ?
-Tout à fait, mais le plus intéressant c’est toi, et tu n’es pas humain, tu es…
Emmanuelle a feuilleté les pages jaunis par le temps jusqu’à une page précise et pointa de doigt une créature à forme particulière
-Tu es un Djinn, mon cher Namrael. Un Ifrite, plus précisément, le feu est ton meilleur ami.
-Le feu ? Un Djinn ?
-Tu te rappelles du jour de notre rencontre ? Tu étais là, dans les flammes, personne ne pouvant s’en approcher, mais les flammes ont été aspiré, par toi, Namrael.
-Je suis un Ifrite… Je peux aspiré le feu, mais puis-je le contrôler ?
- Totalement, les pouvoirs d’un Djinn sont extraordinaires ! Regarde ! Lévitation, télékinésie, métamorphose animale, humaine, spirituelle…
- Incroyable… Dire que je n’en ai jamais fais usage... *regarde d’un peu plus près* “Capacité à réaliser des voeux” Hein ? je peux réaliser les voeux ?!
Alors que j’étais littéralement en train de sauter de joie, le visage d’Emmanuelle restait fixe, sans sourire.
-Emmanuelle ? Ça ne va pas ?
-Ne sois pas si enthousiaste, mon cher Namrael, le pouvoir de réaliser les voeux est une malédiction.
-Que veux-tu dire ?
-*Elle me regarde droit dans les yeux* Tu ne peux réaliser les voeux que si ton maître te l’ordonne.
-Un maître ?
-*Serre les poings* Chaque Djinn possède un objet propre à lui, il est sa vie, regarde ta bague…
-*Regarde ma chevalière* C’est vrai que je ne m’en sépare jamais.
- Si jamais un humain, ou autre créature porte ton artefact, tu deviendras son esclave jusqu’à ce qu’il te libère.
- … Et en général, il ne te libère pas, n’est-ce pas ?
- Exact. Autre chose, chaque voeu à un effet sur son environnement, plus il est important, plus il est dangereux.
-Oh merde…
- Tu sais ce qu’il se passera si quelqu’un apprend ton existence, tu risques d’être asservi, c’est pour ça que…
J’ai révé ou quelque chose m’a piqué la nuque ?
- C’est pour ça que tu m’a emmené ici
- *Prend ma main, en larmes* Je voulais te-
- M’asservir. *libère sa main*
- Namrael ? Mais que t’arrive-t-il ?
J’ai senti la colère monter en moi, j’ai commencé à perdre mon self-control.
-J’ai bien compris ce que tu voulais faire de moi, tu voulais que je sois ton esclave! Tu veux juste que je puisse satisfaire tes besoins égoïstes !
-Namrael, tu sais que ce n’est pas ça ! * les larmes commençaient à couler*
Je le savais, mais je ne me contrôlait pas ! Cette colère, cette fureur était incontrôlable !
-*Yeux rouges* Je n’ai pas besoin de toi, je suis libre !
- S’il te plait, arrêtes ! Ecoute-moi, ce n’est pas ce que tu crois ! Je voulais te protéger parce que j’avais espoir d’avoir un ami, un seul et unique ami, mais je me suis rendu compte que...
- Il suffit !
“Emmanuelle ? Qu’essaie-tu de me dire ?”
- Je me suis rendu compte que… j’étais tombé amoureuse de toi. *elle s’accrocha à moi*
-...
La colère semblait s’être calmé. Mais j’en revenais pas, elle m’a dis qu’elle m’aimais…
Je pensais reprendre mon calme, alors j’ai posé ma main sur son épaule.
-Namrael? *elle me regardait tristement*
Je voulais répondre: “Je t’aime moi aussi”, je voulais l’enlacer, l’embrasser. Mais…
-MENSONGES ! *la pousse et la fait tomber*
“Oh non ! Emmanuelle ! Mais pourquoi ne suis-je pas maître de mes mouvements ?”
Aaah… Namrael, restes… Je t’... *elle tend sa main*
Adieu. *se transforme en boule de feu et s’enfuit*
Mon corps s’est ensuite écrasé dans la forêt, causant un incendie, quant à moi j’étais inconscient, j’en ignore le temps, cependant. Quand je me suis réveillé, tout n’était que cendres autour de moi, les arbres étaient carbonisés.
-Que-Que s’est-il passé ?
Il ne m’a pas fallu très longtemps pour que je m’en souvienne.
-Oh non, qu’est-ce que j’ai fais ? *se recroqueville* Emmanuelle, je savais que tu ne me voulais pas de mal…* lève la tête, retenant ses larmes et hurle* Alors pourquoi ai-je agit ainsi ?!
L’émotion me submergeait, je me sentais stupide, en colère…Mais il fallait que je la retrouve, que je m’explique, mais sur quoi ? Elle doit sûrement me détester… Mais pas moi !
C’est ainsi que j’ai couru, foncé, cherchant la chaumière à travers les arbres noircis.Une fois arrivé à notre chaumière, un sentiment de frayeur s’est emparé de moi, tout avais brûlé, tel est le pouvoir du feu. J’ai foncé à l’intérieur mais je ne l’a trouvais pas. A-t-elle réussi à s’enfuir ? Est-elle morte dans les flammes ? Je n’ose imaginer le pire.
J’ai passé énormément de temps à sa recherche, le printemps passa, l’été aussi, vint ensuite l’automne, puis l’hiver, et revint le printemps. Une boucle qui me semblait infinie. Au final j’ai abandonné les recherches le jour où j’ai vu la tombe ma bien-aimée, quelque part très loin de chez nous. je suis tombé à genou devant une pierre tombale:Emmanuelle Delmont Evans
J’étais perdu. J’avais perdu ma raison de vivre, alors pourquoi je devrai continuer ma route. Je l’aimais plus que tout au monde… Et non seulement je savais que je ne la reverrai plus, mais en plus un salaud me l’a volé. je me suis relever pour chercher les plus belles fleurs des alentours. Je l’ai aies déposé sur sa plaque de marbre, ma bague avec.
-Je ne te quitterais plus jamais, ma douce Emmanuelle…
Je me suis alors transformé en esprit afin de rentrer dans ma bague, espérant que le temps puisse la détruire, et moi avec.
Combien d’années ont passées ? Je l’ignore ... mais ce qui est sûr, c’est que la vie m’a réservée une autre surprise, une surprise qui sent mauvais, qui est sadique, et qui s’appelle Castiel Evans. Mon “maître”.