C'est quoi ce foutu bled ? BORDEL ! (Blake & Thriteen)

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C'est quoi ce foutu bled ? BORDEL !

"It’s in the ground
Underneath
Tied up, tweaked out
Inherently "

Cette histoire aurait été plus simple si je n'avais pas fait ma forte tête. Mais je déteste qu'on me prenne de haut sous prétexte que je n'aimais pas parler.

J'e suis une adepte des coups bas, des coups fourbes et autres manières de pourrir la vie des gens qui me la rendaient infernale. Il ne se passait pas un jour sans que j'imagine comme berner une horde de loups-garou embuent d'eux-mêmes. Depuis que j'étais arrivée chez mon cousin éloigné, ce très cher Richard, je n'étais plus traitée comme esclave. Au contraire, on me fichait la paix de ce côté-là. Mais bizarrement, j'étais devenue une sorte de faire-valeur de leur charité et de leur immense bonté. Regardez comme on recueillit cette fille née d'une louve et loup, mais 100% humaine... Richard pouvait se la mettre là où je pense, sa charité.

Ce type me rendait dingue. Entre ses remarques insistantes sur le fait que je devrais m'exprimer un peu plus ou connerie comme ça et cette impression persistante que je lui devais la vie me rendaient dingue. En fait, un rien me mettait de mauvais poil avec ce type. Quel enflure.

Je fixais le trou dans mon collant noir tout en réajustant ma jupe bleue. Aujourd'hui, c'était un jour particulièrement frais. Un peu trop, sûrement pour la saison. J'avais eu envie de me promener dans cette ville que je n'appréciais guère m'avait sembler être la bonne manière de ne pas aller tenir tête à l'Alpha. Ma qualité de jeune femme indépendante et célibataire me donnait la chance de ne devoir rendre de compte à personne.

Je me promenais près des anciennes boutiques à l'entrée de la ville. Le chapelier tirait tout juste le rideau de sa boutique quand je le saluais d'un signe de la tête. Celui-ci me répondit silencieusement avant de disparaître par la porte. La rue était à présent vide et je sentais la fraîcheur de cette fin d'après-midi me caresser le visage et je me dis que je reviendrais voir les chapeaux d'ici.

Alors que je m'apprêtais à reprendre ma promenade, j'entendis des pas se diriger vers moi. Je me retournais pour voir qui venait par là.

La première chose que je vis, ce fut le mot Touriste gravé sur son front. Non, mais avec le temps, j'avais appris à reconnaître les habitants d'ici et je les connaissais presque tous. Mais lui, clairement pas. Trop jeune dans la moyenne d'âge d'ici (du point de vue humain, pas démoniaque) et bien trop sûr de lui pour marcher ainsi dans la rue. S'il comptait rester à Ghost Island, il allait apprendre à raser les murs.

Cheveux noirs, visage fin et allure assez classe, il n'était pas moche. Pas trop mon style, mais pas moche. J'entrepris de détourner la tête quand il m'interpela.

- Euuuuh.....Madame? Mademoiselle? j'en sais rien... Euuuh vous la bas ! Excusez moi pourriez vous m'aidez s'il vous plait ?

Je m'arrêtais puis entrepris de sortir de mon sac mon calepin avec un stylo. Je levais le doigt pour lui indiquer d'attendre quelques secondes. Je griffonnais rapidement le mot sur la feuille et lui tendis le carnet.

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C'est quoi ce foutu bled ? BORDEL !

"I'm a monster
If that means I'm misunderstood"

Je le dévisageais un instant.  

La politesse ne devait pas être son fort, mais c'était un peu l'hôpital se foutant de la charité venant de moi. Cependant, je voyais à ses hauts airs que je devais le connaître. Je ne me souvenais pas de l'avoir rencontré et il n'était pas une célébrité locale, c'était sûr. Mais je n'avais aucune idée de qui cela pouvait être. A vrai dire, ça aurait pu être le Première Ministre français, que je ne saurais toujours pas qui il est.

Ce n'était pas ma faute, mais les gens ne m'intéressaient généralement pas. Je ne lisais pas la presse, j'écoutais seulement la radio en faisant des mots croisés ou en écrivant ma rubrique au journal. Mon univers se limitait à beaucoup, mais je n'étais psychologiquement pas prête à m'intéresser à l'humain, en vertu qu'il n'y en avait pas tellement dans cette ville.

J'accueillis sa remarque piquante avec un immense sourire presque ironique. En même temps, il ne savait pas où il avait vraiment mis les pieds, donc normal qu'il ne soit pas habitué à l'hospitalité du coin. Ghost Island était presque une secte à l'échelle d'une ville. La seule différence, c'est que la plupart des gens ignoraient qu'ils en faisaient partie, soit en temps que décoration parce qu'il faut bien un peu de normalité, soit comme casse-croute des démons qui traînent. Ce n'était pas simple, il fallait savoir y rentrer. J'avais réussi à intégrer cette ville sans soucis. On ne peut rien cacher à quelqu'un qui sait déjà ce qu'il y a savoir.

J'en vain à me demander s'il était de ce monde-là. Mais en le regardant, je ne sentais pas cette habituelle et envahissante prestance qu'ont les gens pas vraiment humains. J'avais vraiment l'impression que c'était un touriste à l'état pur, comme on en croise rarement ici. En tout cas, il allait finir en steak frites avant la fin de la semaine s'il cherchait trop.

J'attrapais mon calepin et griffonnais dessus, mon sourire ayant disparu.

"Dans le langage courant, ça s'appelle être muette. Mais si ça vous dérange de communiquer sur papier, vous pouvez passer chemin. Le commissariat n'est pas très loin et on vous indiquera mieux la direction que moi. Ou sinon, je peux vous emmener directement à l'hôtel, sachant que ce n'est pas loin non plus. Comme vous le souhaitez."

Je remis une mèche rousse en place et lorgnais la rue déserte à présence. L'hôtel n'était pas loin, mais ça allait me faire un détour pour rentrer. Mais bon, si je pouvais mettre Richard encore plus en rogne, c'était tout bénef.

Sauf si Monsieur Tout en Noir préférait les flics à la rouquine comme guide touristique.

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C'est quoi ce foutu bled ? BORDEL !

"It’s in the ground
Underneath
Tied up, tweaked out
Inherently "

Je plissais le nez, peu soucieuse de savoir si le bonhomme en face de moi était pris de remords. J'en avais l'habitude et je comprenais le mépris des gens. Personne n'était blanc ou noir, alors je partais du principe que notre vie n'était écrit sur mon front et qu'on ne pouvait savoir ce qu'on ne disait pas.

Ce qu'on ne disait pas...

Voilà que je me faisais de l'humour seule. J'avais vraiment besoin de me changer les idées. Je jetais un coup d'oeil à l'homme qui semblait se reprendre contenance à mesure que les secondes s'écoulaient. Il jeta un regard derrière moi puis me dévisagea avant de prendre la parole.

- Bien je vais vous suivre, et excusez moi , je ne savais pas votre handicape si on peut le nommer ainsi, je suppose que cela ne doit pas être simple tout les jours...

Mon handicape

Il était marrant, celui-là. Effectivement, il ne pouvait pas rêvé que j'avais été réduit en esclavage par ma famille, que je n'avais jamais parlé avant l'âge de 20 ans après que mon cousin cinglé m'est torturé pendant trois jours avant que je ne lui arrache la carotide avec les dents. Non, clairement pas. Et s'il l'avait deviné, j'aurais raccroché mon tablier de journaliste.

Je me contentais d'hausser les épaules et griffonnais sur me carnet en me mettant en route. A vrai dire, je n'avais pas spécialement envie de faire la conversation - si une feuille de papier faisait office de réponse - mais je n'allais pas passer le reste du chemin à sentir le malaise de l'étique silencieuse s'installer entre nous.

Je dépassais le fleuriste Cimballi et m'arrêtais deux secondes pour saluer Madame Cimballi qui rangeait ses fleurs à l'intérieur du magasin. Elle me sourit et me fit un signe de la main. Je continuais mon chemin avant de tendre mon carnet de note à mon compagnon de route.

Spoiler: