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 Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)

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MessageSujet: Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)  Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Icon_minitimeSam 3 Sep - 21:16

19 h 30 – devant le cinéma de Ghost Island

Nella était adossée contre le mur qui donnait sur le guichet du cinéma. Deux tickets jaunes au creux de sa main droite, tapant du pied avec nonchalance -comme terriblement irritée- elle observait la file d'attente qui s'étirait infiniment jusqu'à la salle noire en attente de projection.
Trente. Trente – belles – et – interminables – minutes qu'elle attendait ainsi, aux côtés de la foule impatiente et des bruits caractéristiques de pièces de monnaie échangées, d'aliments et de boissons achetés. Comment dire...l'impatience avait fini par éclaté. Son impatience.
Elle lissa de son pouce le coin de son sourcils gauche, d'un geste lent et lassé, jusqu'à le masser machinalement, levant son nez vers le ciel qui se faisait de plus en plus menaçant. S'il se mettait à pleuvoir, elle se promit de tuer Grik.

Pour Nella, ces dernières semaines n'avaient pas été des plus calmes, ni des plus clémentes. Elle qui avait pourtant tout fait pour rendre les choses moins compliquées. Il fallut gérer la crise , grosse gangrène actuelle du pays, qui mettait en péril le navire nommé « labeur » de son entreprise. Son actuel « sous-fifre » se plaignait souvent des pertes significatives que la société Mills avait eu à encaisser, mettant en gage leurs fonds de caisse dans l'espoir de se montrer aussi respectable que l'année dernière.
Comme si tout cela intéressait Nella..la bourse, le rendement.

Elle lâcha un petit soupir, ses yeux devenus mi-clos par dessus un visage très pâle.


« Bonjour Nella »

Elle les rouvrit instantanément, abaissa sa fine main. Un homme à la chemise blanche et au visage semblant continuellement stressé lui adressa un sourire, mi figue- mi raisin, histoire de souligner le sans-scrupule de son retard.
Nella se redressa. Et elle ne lui renvoya pas la politesse.


« Tu avais une bonne raison d'être en retard, je suppose. » lui dit-elle, poings dans les poches.
« Tu connais les transports, Nella. »
« Non, justement » cingla-t-elle en grimaçant. Puis, elle haussa finalement des épaules et se dirigea vers le couloir opposé à la foule pacte et dense. Son voisin la suivait de près. Tout en avançant de sa dégaine tapie, il jeta un coup d'oeil curieux en direction de la cohue dont ils s'éloignaient tous deux.

« Ils sont là pour le film Osiris, un genre d'action ou quelque chose dans ces eaux là..non? » demanda-t-il d'un ton rieur, comme s'il trouvait les individus de l'attroupement très grotesques.
« Oui, c'est apparemment une projection attendue.. » assura-t-elle sans le regarder.

« Et le notre? »

Elle mima l'indifférence et lui tendit l'un des tickets qui lui revenait. L'homme colla alors son nez sur le billet qu'elle lui avait acheté, avec toujours ce sourire pâteux qui tapait sur le système de Nella.

« Oh, un film d'épouvante..tu as le chic pour baigner dans les stéréotypes Nella »


Cette dernière ne se donna pas la peine de répondre. Il n'y avait en effet que lui pour croire en ce genre de détails stupides et sans intérêt . A dire la vérité, Nella n'avait même pas cherché à savoir de quel type de film il pouvait s'agir lorsqu'elle avait acheté les tickets. Elle avait autre chose en tête.

Tout en détachant les boutons de sa gabardine sombre elle poussa la double porte de la salle où les attendait, à coup sûr, un film rasoir..qui avait manifestement déjà commencé.
Pas d'exclamations contentées quant au début de la séance pour cette fois, il y avait trop peu de monde pour ces effusions de joie.
Rien qu'un type seul dont on ne voyait que la tête ainsi qu'un couple assit au premier rang -place de choix pour qu'ils puissent à coup sûr créer leur cocon de protection et qu'ainsi, lors d'une scène effrayante à l'écran, l'homme prenne un grannnnd plaisir à enlacer étroitement la jouvencelle choquée. Nella leur accorda un bref mais profond regard , mélange d'impressions toutes les unes plus pitoyables que les autres à leur égard ; avant de s'assoir et de détacher -part la même occasion- son manteau sans manche qu'elle déposa sur le siège voisin inoccupé..

Le larbin heureux qui l'accompagnait la targua d'un regard significatif. Il zieuta la chemise de Nella qui était blanche, tout comme la sienne.


« Je dois avouer que les chemises te mettent plus en valeur que chez moi. »

Est-ce qu'il lui faisait preuve de politesse dans l'espoir de marchander avec plus d'aisance? Du genre que le dicton soit pris à l'envers . Les bons amis, qui font les bons comptes? Nella se retourna vers lui.
Espoir fou dans la tête d'ampoule de l'humain, la démone n'avait pas besoin d'amis lorsque les comptes étaient toujours à son avantage.
Elle posa un bras sur son accoudoir, l'invectiva d'un léger geste du menton.


«Et si on parlait affaire Grik? »

Ce dernier joua le jeu, se penchant à son tour..sachant garder tout de même un minimum de distance. Il ne savait que trop ce dont Nella était capable de faire lorsque l'envie lui prenait.


«Je suis un peu sur le tapis en ce moment Nella, j'imagine que tu t'en doutes. J'ai jamais eu autant à fournir qu'en ce moment. On dirait que tes frères sont de plus en plus nombreux.»


La jeune protagoniste serra la mâchoire, agacée.

« Oh, j'oubliais...tu n'aimes pas trop que je les prénomme "tes frères", n'est-ce pas? »

« Non en effet. » avoua-t-elle, sans trop vouloir s'étendre sur le sujet.

« Pourtant, en tant que démons, ils sont un peu tous tes f... »

« Et pour ces armes, Grik?»

Coupé de la sorte, l'homme hocha la tête. Il se tut et s'enfonça dans son siège en mousse, les bras croisés à l'arrière de sa tête, faisant mine d'être subitement très intéressé par le film.

« Inutile de mâcher tes mots avec moi. » lui souligna-t-elle en voyant qu'il gardait le silence.

«Je sais je sais. D'ailleurs tu connais mon goût pour l'argent, Nella. Contrairement à toi je n'ai pas la faculté de choisir le corps que je veux, ni de menacer mes clients en leur aspirant leur âme..il ne me reste que la vente d'armes pour gratter un peu d'influence. Soit dit en passant -et il lui adressa un clin d'oeil par dessus son éternel sourire de faux-cul (oui oui, à cet instant précis, Nella était en droit d'utiliser ce terme qui lui seyait à mer-vei-lle.) - je sais aussi que ta seule raison de me garder en vie est que je suis le meilleur dans mon domaine. Mais, et tu en conviendras, je suis parfois obligé de faire...certains sacrifices. »

La démone le regarda sans comprendre, les sourcils froncés. A le voir ainsi si calme si....posé elle commença à douter en la véracité de son affaire , plus encore, en la parole de cet homme qu'elle croyait incorruptible.

«Tu sais que je peux t'offrir plus d'argent que n'importe qui.» murmura-t-elle tout bas pour éviter de trahir le grondement de colère sourd qui menaçait d'éclater .

« Ma chère, chère Nella, je dois te le dire franco... » - et il se tourna pour la seconde fois vers elle, d'une manière bien différente cependant que son euphorie élargissait jusqu'au coin de ses joues creuses - « c'est que je n'ai jamais aimé traiter avec des gens de ton espèce.»

Ce fut un peu la phrase-déclic, le célèbre bouton rouge -celui que l'on croyait l'indémodable symbolique du "don't touch please", une fois ayant lu la notice"- qui se fait outrageusement enfoncer à tord et à travers.
Nella se crispa, éberluée.

« Est-ce que tu m'aurais vendue?! Tu es sérieux??!» étouffa-t-elle sous un drôle de feulement adressé à Grik... qui avait alors glissé son derrière jusqu'au bout du bout du siège opposé à Nella...assez pour se trahir.
Ses yeux s'étaient dirigés vers la droite, d'une manière trop rapide, pas assez naturelle, en direction de l'unique homme seul dans la salle.

Nella se leva tout de go, comme si elle avait été piquée à vif. Elle ne tarda pas à être imitée par l'homme solitaire qui, cette fois-ci, la regardait. La démone pencha sa tête sur le côté au moment de l'examiner . Habits de cuirs, son veston qui pendait à la manière d'un épouvantail chaperonné..et puis cette nonchalance dans la posture qu'il avait. Curieux bonhomme, peut être un peu plus jeune...en apparence du moins.
Subitement, elle eut très envie de briser le cou de cet emmerdeur de première de Grik pris entre deux partis, comme au centre d'une scène qu'il aurait mieux fait d'éviter..pour son propre bien.

«Tu pensais à quoi, Grik, en traitant avec ce genre de personnes?»

Pas de réponses. Tant mieux d'ailleurs, dès lors qu'elle se chargerait de le plonger tout entier dans une frousse à la hauteur de sa connerie il n'aurait pas besoin de s'expliquer.
Car, dorénavant, comment pourrait-il s'en sortir alors qu'elle risquait de disparaitre?
Lui, vivant, elle morte ?
Jamais.
Sans se soucier une seule seconde du couple qui -de toute manière, n'avait pas l'air d'avoir capté quoi que ce soit- elle attrapa Grik par le col de cette maudite chemise qui -décidément- n'avait rien à voir avec celle de Nella. Elle le tint comme on soulève une ordure malodorante.
Un déchet, lui comme tous ses semblables certes, mais un déchet plus immonde que les autres.


« Je peux même pas faire sortir ton âme de ce corps merdique, Grik, rien que l'idée de m'en nourrir...ça me dégoute.» siffla-t-elle, rageuse.
Et elle l'agita comme un prunier au moment de parler au chasseur. La colère laissa la place à une voix plus réservée ; comme si le simple fait de ne plus adresser la parole à Grik rendait les choses moins contraignantes.

« Tu es devenu bon copain avec cette loque, chasseur ? »

D'instinct, elle lorgna en direction de la porte de secours. C'était incroyablement chiant d'opter pour les sorties discrètes, lorsque l'on tenait à ne pas se faire griller par des mondains...et ce, même dans la mort.
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Alderin Blackdoor

Alderin Blackdoor

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MessageSujet: Re: Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)  Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Icon_minitimeDim 4 Sep - 1:05

- Tu te fous de moi j’espère !

La voix au téléphone m’exhortait. « Ce sera ta seule chance ! Si tu viens pas, je suis mort et tu la retrouvera jamais ! » Il était 18h48. Le film commençait à 19h. Pour la petite histoire, je parlais à un crétin portant le nom ridicule de « Grik ». Ce type flairait le blaireau mythomane et manipulateur, mais j’avais dû lui faire confiance. Je l’avais connu par Ash. « Un trafiquant d’armes plus ou moins bien avisé » avait-elle dit en décrivant l’homme. En tout cas il était assez doué par avoir réussi à attirer un démon au cinéma miteux de Ghost Island. Quand Aislynn m’avait parlé de lui, son nom avait directement fait tilt. Il fournissait pas mal de démons en gros calibres. Si ma quête s’avérait être infructueuse, j’aurais au moins un mec à butter.

J’étais parti à la chasse car je mourrais d’ennui. Tena dormait la journée, ce qui n’était pas le cas de tout le monde. Certaines créatures malfaisantes ne vivaient pas nécessairement la nuit. Malgré tout, la démone était un poisson bien plus gros que la saloperie de Poltergeist que je traquais. Ce dernier sévissait dans une petite ville voisine. L’état de Washington regorgeait de petits endroits coquets remplies de créatures fort sympathiques. Du moins était-ce ce que j’avais remarqué. J’avais moins d’un quart d’heure pour rallier le cinéma. J’avais Angus et Drauhîr avec moi. Je pouvais les cacher sous ma veste. Heureusement que la nuit tombait sinon je n’aurais pas pu faire illusion bien longtemps.

Après avoir envoyé Grik sur les roses de la manière la plus charmante qui soit, je me mis à courir à vive allure vers mon nouveau rencart. J’arrivai en vue des premiers bâtiments. 18h57. Parfait. Je ralenti le pas en débarquant dans la rue. Un mec qui se déplaçait assez rapidement pour se faire flasher par un radar, ça faisait toujours un peu désordre, il fallait l’avouer. 18h58. « Deux minutes d’avance ! » M’exclamai-je pour moi-même. Une main se posa sur mon épaule. Je ne pris même pas la peine de me retourner.

- Connard. Tu pouvais me prévenir plus tôt ? Grondai-je.
- Pardonnes moi Al, cette femme est plutôt… « Contraignante ». Je n’ai eu la réponse qu’au dernier instant.
- Fais-moi grâce de tes excuses de merde veux-tu ? T’as du bol que j’aie pu arriver à temps, sinon c’est Ta tête qui aurait roulé inanimée sur le sol…

Certes, j’étais d’une humeur exécrable. J’étais plutôt bon vivant pourtant. Mais des coups comme ça avaient le don pour me foutre en boule. Le type plutôt gringalet repris la parole.

- C’est elle là-bas… Fit-il en pointant une jeune femme plutôt charmante du doigt. Elle a prit des billets pour le vieux film d’épouvante trop naze.
- Ça marche. Maintenant files et joues ton rôle.

Il acquiesça puis s’enfonça dans l’ombre. Travailler avec des humains avait fini par réellement me rebuter. Mais pour le coup, je n’avais pas vraiment eu le choix. Je m’avançai tranquillement au guichet. Ma veste était fermée. Je prenais garde à chaque instant à ce que mes armes ne dépassent pas. Je n’osais pas imaginer la gueule des gens autour de moi s’ils se rendaient compte que je me trimballais un canon scié d’un calibre déconcertant. Un sourire s’alluma sur mon visage lorsque l’image de la scène s’anima dans mon esprit.

- Bonsoir. Une place pour… Euh…
- Osiris ?
- Non l’autre…
- Euh…

La jeune caissière me regardait d’un air dépité. Je n’avais pas pris la peine de lire le titre du film. Elle finit tout de même par me délivrer mon billet pendant que je cherchais de la monnaie pour payer. Je me saisis délicatement du morceau de papier plastifié jaune que me tendait la demoiselle avec un sourire charmeur. Je la remerciai, puis entrai dans la salle d’un pas hâtif. « Merde… » Un couple s’était placé au premier rang. « Zone de choix j’imagine… » J’allais devoir m’occuper d’eux. Je ne pouvais pas me permettre d’être vu ou dérangé pendant mon intervention. La fameuse technique du « pouce indien », comme les gens l’appelaient, était tout à fait adaptée à la situation. Ça les endormirait pour environ deux heures. Largement suffisant. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, j’avais franchi la distance me séparant des amoureux, puis les avais plongés dans un profond sommeil. Je gagnai ensuite mon propre siège. Celui qui me semblait être le meilleur point d’observation sur toute la salle. « Zone de choix. » Ris-je intérieurement. 19h03. Le film commençait avec un peu de retard…

Trente minutes, c’était vraiment long devant une bouse pareille. Je comprenais tout à fait le peu de monde qui était venu à la première de ce film. L’intrigue était ridicule. Les acteurs pitoyables. Les doublages à mourir de rire. Le suspens inexistant. La musique « classique », et pas dans le sens « genre » du terme. Enfin, les effets spéciaux étaient, eux, dignes du premier Evil Dead, sauf que ce dernier avait d’autres atouts, lui. Une bande d’étudiants auraient pu faire la même chose avec un peu de temps et de matériel. Je baillai nonchalamment. Quelque chose attira soudainement mon attention. Deux personnes avaient fait irruption dans la salle. « Les voilà » Songeai-je. Grik était accompagné de la démone. Il avait dit qu’elle s’appelait comment déjà ? Lola ? Non c’était pas ça. Era ? Non ça c’était un nom de groupe. Ah oui ! Nella ! De toute manière son nom importait peu. Ils s’assirent et entamèrent une discussion agitée. Ça parlait de commerce. Mon ouïe aiguisée me permettait de suivre facilement leur conversation.

- Est-ce que tu m'aurais vendue?! Tu es sérieux??! S’exclama la créature.

Heureusement que j’avais endormi les gosses, sinon cette idiote m’aurait obligée à les tuer. Elle bondit sur ses jambes, prête à décamper au moindre mouvement suspect. Je me levais sans précipitation, le regard rivé sur ma proie. Elle surveillait mes gestes, visiblement méfiante. J’aurais peut-être dû rester assis tout compte fait. En fait non. Même si elle avait tenté de fuir, je l’aurais rattrapée en quelques foulées.

- Tu pensais à quoi, Grik, en traitant avec ce genre de personnes? S’énerva-t-elle.

Elle l’attrapa par le col. Je pensais vraiment qu’elle allait lui coller une droite. Ça n’aurait d’ailleurs pas manqué de me faire bien rire.

- Je peux même pas faire sortir ton âme de ce corps merdique, Grik, rien que l'idée de m'en nourrir...ça me dégoute.

J’avais beau haïr les démons, je notai tout de même cette réplique dans les vacheries les plus cools qu’il m’avait été donné d’entendre. Si elle n’avait pas été ce qu’elle était, je me serais certainement très bien entendu avec cette femme. J’appréciais les personnes qui sortaient du commun. Grik ne faisait absolument pas honneur à cette description. En fait, je ne l’appréciais pas. Je m’approchai à pas mesurés de ma cible, quand elle se tourna vers moi. Elle avait l’air calme tout à coup.

- Tu es devenu bon copain avec cette loque, chasseur ?
- Me traite pas de loque ! S’empressa d’ajouter cet abruti. D’ailleurs Blackdoor, tu me paies quand ?

Moi ami avec ça ? Quelle blague. Je ne pris même pas la peine de répondre. Je me contentai de laisser briller mes yeux de leur lueur verte surnaturelle, histoire de faire comprendre à la créature qu’elle ne s’adressait pas à un banal humain. J’arrivai enfin assez prêt pour sentir son aura. Ce qui eu pour effet de me submerger d’un surprise teintée de colère.

- La ferme, humain. Pour commencer, tu ne m’appelles pas par mon nom ici. Et ensuite que veux-tu que je fasse de « ça ». C’est qu’un pauvre soldat, espèce de tache !

La femme fit une moue de dégout et d’agacement. Aurais-je touché une corde sensible ? Histoire d’être certain qu’elle avait compris que tout geste agressif entrainerait irrémédiablement sa mort, je dégainai Drauhîr d’un geste éclair. La lame luisait sous sa gorge fine. Le canon d’Angus était, quant à lui, braqué sur le crâne de Grik. Dommage que ça risquait de faire trop de bruit. J’aurais bien fait un trou dans la tête de cet âne pour y jouer au golf.

- Bon maintenant donnez-moi donc une putain de bonne raison de vous garder envie, et soyez convaincant, j’suis crevé…
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MessageSujet: Re: Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)  Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Icon_minitimeLun 5 Sep - 13:08

Un sourcil levé bien haut sur un visage déformé par le dégout, Nella observait attentivement le chasseur ; de sa lame dégainée de son fourreau qu'il avait brandi sous sa gorge jusqu'à en relever son menton, comme on brandit sa grosse et grasse supériorité, jusqu'aux pas qu'il avait fait dans sa direction afin de lui montrer qu'il ne la craignait pas.
Une preuve suffisante de son expérience...ou de sa sottise. Du haut de ses bottes bruyantes bien robustes elle pouvait remarquer sa terrible et lourde..


« arrogance. » Ouh, oh, l'avait-elle lâchée tout haut ? Apparemment oui, crachant presque ce mot comme on jette à la figure une vérité amère. Amère pour l'un comme pour l'autre. Et le fait qu'il souligne son appartenance à une caste de démons qui ne rasaient même pas le raz des pâquerettes n'y était sûrement pas étranger.
Elle posa délicatement ses doigts sur la lame qui menaçait de l'égorger, n'accordant pas le moindre regard pour Grik qui était devenu un peu comme ces objets inutiles et donc bon à jeter.


« Tu as tendance à vite bafouer les préliminaires, chasseur... tu te pointes dans ton boulot, perché sur ta petite impatience et tu juges sans savoir. »

Et l'autre de ses mains de quitter le col de ce froussard de Grik pour se poser sur le canon qui lui embrassait la tronche.
Ses yeux brillaient, piqués par des étoiles un peu folles.


« La raison de me garder en vie, c'est un peu la même raison qui fait que ces démons..ceux que tu détestes tant, sont apparemment un peu le but de ta vie. » elle sourit, un sourire enfantin, de celui que l'on adresse à son ami et non pas son ennemi. Ses yeux ne lâchèrent pas le chasseur, même pas une seule seconde. Elle renchérit sa prise sur la lame brillante sans faiblir.

« Aussi, cette raison qui te pousse à me haïr alors que tu ne connais strictement rien de mon parcourt. » on pouvait sentir l'amertume naître dans sa voix. Ce pourquoi, lorsqu'elle se mit à glousser, il était étonnant de constater que ce fut de bon coeur.

« Monsieur le justicier, à la gueule manifestement grande, chasse pour éradiquer le sens de sa propre existence..ah..ah.. AH?! » et son euphorie de se noyer un peu pour laisser place à un visage sérieux, intense même.

« Et alors, le jour où les monstres cesseront d'exister, tu feras quoi, chasseur ? T'iras gambader dans les villes en bon petit citoyen pour prendre un verre avec tes amis ou retourner aux sources de ton enfance, histoire d'oublier que tu as participé à un véritable génocide ?» -elle le cingla d'une grimace pleine d'ironie - « Tu dépends de ta propre besogne, tu n''imagines même pas à quel point d'ailleurs. »

En l'ayant reluqué sous toutes ses coutures, elle était bien obligée d'admettre qu'il était un peu devenu ces bêtes sans scrupule qu'il détestait tellement. Elle se demanda si tous les chasseurs imprimaient sur le même genre de modèle.
Alors que Grik débitait quelque chose que Nella n'écouta même pas, soudain, tout alla très vite.

Un jeune enfant accompagné de son copain avait doucement ouvert la porte de la salle dans l'espoir de ne pas se faire pincer, envieux de voir le film d'épouvante. Il n'eut pas d'aussi belle promesse de peur qu'en cet instant, lorsque, tombant nez à nez avec la scène insolite, ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes. Profitant de cette baisse d'attention, Nella fit flancher le canon de l'arme, assez pour déposer sa main sur celle du chasseur dont l'index -sous le poids exercé- se referma négligemment sur la gâchette.
L'explosion résonna dans la pièce et Grik, abattu sous le regard des deux gamins choqués, tomba à terre, inerte.


« Oups » murmura Nella entre ses dents, avant de lâcher l'arme très vite comme si la main du chasseur l'avait brûlée. Si l'un des bambins pris ses jambes à son cou, l'autre semblait perclus.

« Ca fait un de ces vacarmes ces machins.. » dit-elle sur le fil d'une discussion inexistante.

Elle sentit plus que jamais l'épée sur sa gorge, supposant même qu'elle avait fini par la blesser vu à quel point Nella exerçait de façon masochiste sa force dessus. (ou bien était-ce le chasseur ?) Les doigts de sa main dorénavant libre vinrent chercher de manière furtive une chose brillante contre sa hanche ; peu soucieuse en tous les cas d'être discrète quant au mouvement qu'elle faisait. A l'extérieure de la salle de cinéma, et malgré la musique soupe au choux du film, on pouvait entendre que l'enfant qui avait fui s'était mis à crier au meurtre.
Nella joua l'innocente, très tentée néanmoins de mimer son propre égorgement du plat de son pouce. Mais ce n'était pas possible, histoire de problème technique.
Bref.


« Dis, j'ai une idée! Et si, en me crevant, tu traumatisais ce gosse jusqu'à la fin de sa chienne de vie? » lui souffla-t-elle au visage en désignant du regard l'enfant , drôle d'arbre tremblant jusqu'aux feuilles mais aux jambes bien enracinées.

Pas l'ombre d'un sourire se lisait sur le visage de Nella, rien qu'un flegme qui pouvait faire peur à voir


« Ce serait la preuve ultime que tu es aussi pourri que ceux que tu traques, non? »

A extérieur, des bruits de pas précipités se rapprochaient.... d'eux.
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Alderin Blackdoor

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MessageSujet: Re: Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)  Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Icon_minitimeLun 5 Sep - 18:48

- Arrogance…

Elle avait lâché le mot avec tant de dédain que mon sourcil s’en était relevé par lui-même, bien haut au-dessus de ma pupille. Effectivement, j’avais touché une corde sensible. Ce n’était pas vraiment le but, mais qu’elle fut en rogne était le cadet de mes soucis à vrai dire. Ses doigts effleurèrent la lame de Drauhîr. J’en eu un frisson. Je détestais que qui que ce soit pose ses sales pattes sur l’acier pure d’une telle réalisation. Moi-même je n’osais la toucher directement avec les doigts. Je jetai un regard mauvais à la jeune femme.

- Tu as tendance à vite bafouer les préliminaires, chasseur... tu te pointes dans ton boulot, perché sur ta petite impatience et tu juges sans savoir.

Mon petit boulot ? Je voyais vaguement où elle voulait en venir, et m’en amusais déjà. Apparemment, c’était mademoiselle qui s’était permis de me juger sans savoir la moindre chose à mon sujet. Sa main venant se poser sur Angus, j’intensifiai ma perception du moindre de ses gestes. Je l’avais visiblement sous-estimée.

- La raison de me garder en vie, c'est un peu la même raison qui fait que ces démons… Ceux que tu détestes tant, sont apparemment un peu le but de ta vie.

Il n’y avait pas si longtemps, cette remarque aurait été terriblement bien placée. Seulement aujourd’hui, la haine m’avait enfin quittée. Au lieu d’anéantir systématiquement toute forme d’ombre, je ne cherchais plus qu’un seul enfoiré. Un dernier être à renvoyer là d’où il venait. Et celui-ci le méritait amplement, vraiment. Le démon m’offrait un sourire enfantin d’un charme incontestable. Je maintenais tout de même ma vigilance. On avait déjà essayé de me troubler de la sorte, et réussis dans le passé. Je n’allais pas faire plusieurs fois la même erreur. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer son ardeur et la force de sa volonté. Pour un soldat, elle avait de l’ambition, et apparemment les moyens d’en venir à bout.

- Aussi, cette raison qui te pousse à me haïr alors que tu ne connais strictement rien de mon parcourt.

Son aura était stupéfiante, je n’avais jamais vu personne s’imprégner d’émotions contradictoires de telles manières. C’était un peu troublant.

- Monsieur le justicier, à la gueule manifestement grande, chasse pour éradiquer le sens de sa propre existence… ah... ah... AH?!

Elle jouait la comédie, aucun doute, faisant mine de partir dans un trip bien corsé. Ça ne m’étonnait pas venant d’elle. Ce n’était peut-être pas n’importe qui finalement.

- Et alors, le jour où les monstres cesseront d'exister, tu feras quoi, chasseur ? T'iras gambader dans les villes en bon petit citoyen pour prendre un verre avec tes amis ou retourner aux sources de ton enfance, histoire d'oublier que tu as participé à un véritable génocide ? Tu dépends de ta propre besogne, tu n''imagines même pas à quel point d'ailleurs.

Idiote, ma compagne était une vampire. Elle avait vraiment l’air de croire à ce qu’elle disait. Elle devait me prendre pour un « chasseur » banal. Ce que je n’avais jamais réellement été. Les véritables chasseurs étaient en fait peu nombreux, puisqu’une telle quête était d’un ridicule évident. Personne ne pouvait éradiquer le mal. Ceux qui essayaient le faisaient par vengeance, par instinct auto destructeur, délire du combat, nécessité de protéger les autres, etc. Oui. Les véritables chasseurs tentaient de mettre fin au mal dans le monde. Noble. Noble et stupide. Mais noble quand même. J’étais bien trop fourbe, excentrique et hautain pour faire partie d’une élite pareille. Grik commença à ouvrir la bouche. Les « véritables chasseurs » feraient mieux de commencer par buter quelques types de leur propre espèce, comme Grik. Ça ferait déjà bien du ménage.

- Mais t’attends quoi pour lui couper la tête m… ?

Il n’eut pas le temps de terminer sa remarque de débile. Deux gamins étaient entrés tout doucement dans la salle. Pas assez pour échapper à mon attention. En revanche, ce qui avait échappé à ma fameuse attention, c’était le fait que ma fameuse attention était attirée par les gosses et que ça n’avait pas échappé à l’attention, apparemment fameuse aussi, de Nella, qui profita de ce foutu manque d’attention pour faire sauter la tête de ce fameux imbécile de Grik avec Mon fameux canon scié. Mon esprit généra deux pensées successives. En premier : « Bon débarra. » J’en aurais presque rit. La seconde qui vint immédiatement après la première : « Merde. Les petits. »

- Oups ! Ça fait un de ces vacarmes ces machins… Dit-elle avec un détachement qui m’agaça au plus haut point.

L’un des enfants avait pris la fuite. L’autre avait l’air tellement désemparé que mon cœur s’en fendait petit à petit. Je sentais son aura s’emplir de peur, de tristesse, d’horreur, et de toutes sortes d’autres émotions qui auraient mieux fait de rester au placard pour lui ce soir. Mais cette fois, la main de la demoiselle ne m’échappa lorsqu’elle alla furtivement contre sa hanche. Je l’arrêtai droit dans sa course, lâchant Angus qui vint retomber lourdement contre ma hanche, porté par sa sangle. « A l’aide !! Un mort ! Un mort ! Le méchant monsieur a… » La voix du gamin qui s’était barré résonnait dans mes oreilles. Je jetai un regard furibond à ma prisonnière. J’entendais des personnes se rapprocher à vive allure.

- Dis, j'ai une idée! Et si, en me crevant, tu traumatisais ce gosse jusqu'à la fin de sa chienne de vie? Ce serait la preuve ultime que tu es aussi pourri que ceux que tu traques, non?

Cette réflexion répugnante lui valut une gifle que je ne réussis à contrôler qu’à moitié dans un élan de colère. Même moi qui n’avait aucun état d’âme pour ceux parmi les humains que je considérais être « de bas étage », je détestais qu’on s’en prenne aux enfants. Et ça, c’était une agression mentale de première catégorie sur mineur. Je ne pouvais décemment pas laisser passer un truc pareil sans réagir. D’ailleurs le besoin de protéger le petit s’était fait sentir. Mauvais. « Protéger ». Je devais empêcher ce mot de résonner dans ma tête. Je risquais de tuer la captive. Hors elle avait l’air de savoir certaines choses, ou du moins était-il possible qu’elle me soit utile. Je rengainai Drauhîr en un éclair, saisis l’autre bras de la démone.

- Maintenant, je me passerais de tes commentaires, Lançai-je amèrement.

Nous fîmes un bond d’une rapidité surnaturelle près du mioche. Je lui adressai un sourire tendre et plein d’excuses tandis que mes yeux s’embrasaient d’une flamme verte.

- Tu aimes la magie ?

Le gosse, terrorisé, opina nerveusement du chef. J’avais un bouton de rose dans la poche. A la base, il était pour Tena, mais elle ne m’en voudrait pas. Je le plaçai au creux de ma main, puis y jetai un sort de croissance. Une fleur blanche et délicate s’épanoui alors sous les yeux émerveillés du garçon.

- Oublies ce que tu as vu, je vais m’occuper de la méchante dame, dis-je en lui adressant un clin d’œil.

Aussi vite que nous étions venus à lui, j’emmenai la jeune femme vers la sortie de secours. Nous avions tout juste franchi la porte lorsque j’entendis les humains entrer avec fracas dans la salle de projection. Il devait être un peu avant 20h. La nuit était tombée, fraiche et réconfortante. Sans le moindre mot, je trainai sans ménagement le démon jusqu’aux bois, assez loin pour que personne ne nous trouve. On ne pourrait pas me tracer à cause de mon arme, je fondais moi-même mes munitions et le fusil venait d’Europe de l’Est. D’une ferme abandonnée pour être précis. Je collai fermement Mlle « Nella » contre un large tronc d’arbre.

- Maintenant on va discuter, démon. Tu m’as peut-être toi-même jugé un peu trop vite, il y a sûrement deux trois infos qui pourraient m’être utiles et dont tu aies connaissance.

Je plongeais mon regard dans le siens avec insistance.

- Blackdoor, ça te dit forcément quelque chose. Mes anciens ont tué tellement de démons que tu ne peux pas ignorer qui ils sont. Et ils sont surtout morts il y a cinq ans. Assassinés par l’un des tiens. J’ai besoin de savoir ce que tu pourrais éventuellement connaitre sur le sujet.

Je relâchai légèrement mon étreinte, la jaugeant un peu moins sévèrement.

- S’il te plait…
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Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Empty
MessageSujet: Re: Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor)  Et si on criait : "action !?" (Pv Blackdoor) Icon_minitimeJeu 8 Sep - 20:35

La fille sur grand écran hurlait, hurlait, hurlait...tandis que ZLAF, Nella ne vit pas la gifle mémorable lui arriver au visage, celle là même qui lui fit partir sa tête sur le côté, la bouche close, tandis que les larmes lui montaient aux yeux ...pas qu'elle en était ivre de joie au point d'en pleurer, ce fut juste une réaction quant au choc reçu, d'accord? Bon...ce qui ne l'empêcha pas de dessiner un tout petit, petit, mais vraiment petit sourire du coin des lèvres. Dîtes, dîtes, dîtes! Aurait-elle touché à son tour un point sensible ?!!

Hilare, presque un peu folle, elle n'opposa aucune résistance lorsque le chasseur lui attrapa le bras, pas davantage d'ailleurs lorsqu'il la força à le suivre.
Elle le vit s'approcher du garçon, ce dernier horrifié lorsqu'il croisa le regard froid de Nella, mais le chasseur l'intima bien assez vite pour qu'il focalise son attention sur la petite rose qu'il lui offrit, digne tour de passe-passe et de magie pour enjoliver une réalité qui était peut être trop dure à encaisser.
Nella avait l'impression de tenir le rôle de la méchante sorcière prête à être envoyée sur le bucher, tandis que le gentil héros s'attelait à réchauffer le coeur d'un âge tendre et fragile, intention saupoudrée d'un clin d'oeil.
Parce que personne ne viendrait militer pour les droits des sorcières hein ? Aucun villageois ne lâcherait sa fourche pour la troquer contre une pancarte..ah, la belle affaire ! Il n'avait décidément rien compris.

Bon...et elle brûlerait où, alors ? Pas au milieu des sièges rouges apparemment, car le gentil en avait décidé autrement tandis que le peuple qui semblait tout droit sorti d'un autre univers accourait vers la salle (bâtons enflammés et fameuses fourches en main, eh oui eh oui !).
La prisonnière se vit ainsi embarquée vers la sortie de secours. Adieu cinéma, adieu joli film, adieu petit enfant qui deviendra grand; Nella fut piquée par l'envie de lui faire un signe de au revoir mais il était tout à l'attention de la rose ayant éclos au creux de ses mains.
Avant de pouvoir dire ouf donc, la méchante dame fut plaquée contre l'un des nombreux troncs de la forêt proche ("proche", terme relatif..soit.)..serrant des dents en attendant que la chaleur quitte sa colonne vertébrale sans risquer de l'embraser...vraiment, ce corps n'était pas pratique. Pas pratique du tout.

Elle jeta un coup d'oeil à son bras gauche...retenu, à son bras droit...retenu, d'une poigne de fer par l'autre loufoque qui, décidément, prenait son temps pour faire les choses.
Elle le zieuta comme pour lui dire "bon, alors ? et maintenant, tu comptes faire ce pour quoi tu étais censé venir?"

Et là, le chasseur qui se mit à parler.

- Maintenant on va discuter, démon. Tu m’as peut-être toi-même jugé un peu trop vite, il y a sûrement deux trois infos qui pourraient m’être utiles et dont tu aies connaissance.


- Blackdoor, ça te dit forcément quelque chose. Mes anciens ont tué tellement de démons que tu ne peux pas ignorer qui ils sont. Et ils sont surtout morts il y a cinq ans. Assassinés par l’un des tiens. J’ai besoin de savoir ce que tu pourrais éventuellement connaitre sur le sujet.

Puis

- S’il te plait…

[i]S'il - te - plait ?



Oh!oouuh..ça alors! Vous savez ce que : tomber sur le cul signifie ?
Les yeux de Nella avaient beau faire des efforts pour retenir leur flegme précédent, ils ne purent s'empêcher de s'écarquiller. Trop de politesses dans la bouche d'un homme qui lui avait été hostile...tellement que cette unique phrase manqua de la prendre de court, littéralement parlant . Nella, touchée ? Pas du tout. Surprise alors ? Oui oui, il y avait effectivement de cela. Mais pas comme on pourrait l'imaginer. Elle était surprise de s'être lamentablement trompée à son sujet.
Pour le coup, elle aurait presque cédé à un fou rire de malade mental, alors même que le chasseur, offusqué de croire qu'elle se payait sa tête, se serait sûrement jeté à sa figure pour l'étouffer avec les innombrables feuilles gisant sous leurs pieds ( qu'il aurait fini, au passage, par lui faire bouffer..tôt ou tard!)
Alors comme ça, il n'était pas un chasseur au sens propre du terme? Ou était-ce un de ses leurres préférés pour mieux l'amadouer, comme le chat qui s'amuse avec la pauvre bête qu'est la minuscule souris avant de ...gloups : la gober sans grande forme de procès?
Mais ....pourquoi discuter? Et ce démon qu'il cherchait? A moins que, oh! aaaaaah.
O.K.

Ses traits flexibles lâchèrent du mou, et ses prunelles s'éteignirent un peu.



« Je vois..la vengeance. »
qu'elle devina tout bas et qu'elle dit tout haut, comme souvent d'ailleurs (à croire que son cerveau et sa bouche était intrinsèquement liés). Elle releva sa tête rougie par la précédente et magnifique claque reçue en pleine tronche -devinez par qui, hein?, d'où quelques mèches éparses s'y collèrent , brouillant sa vue....et lui adressa un beau mais triste sourire, tandis que sa fine silhouette repoussa délicatement le chasseur pour qu'il lui permette de se laisser peu à peu glisser contre le tronc jusqu'à finir sa course sur le tapis de la forêt. D'un geste leste elle passa ses doigts sur sa gorge et, lorsqu'elle les leva à ses yeux , elle ne fut pas du tout surprise de constater qu'ils étaient légèrement écarlates.

« Blackdoor, blackdoor....black...door, des chasseurs, des nettoyeurs, ceux qui fondent l'espoir intarissable d'être les justiciers...ou plutôt fondaient. » récita-t-elle comme si elle recrachait un poème appris par coeur.
« C'est d'un navrant... je veux dire, que je sache qui vous êtes, toi et tes semblables. Moi, .."le pauvre soldat" comme tu m'as si bien surnommée.»

Elle hissa son regard vert bouteille -du genre pétillant-, vers celui encore intransigeant du chasseur.


« Je pensais que tu étais comme tous les autres, je pensais que tu étais comme tes ancêtres aussi... Et il y a encore de cela, quand j'ai vu avec quelle ferveur tu as défendu tes principes » elle ria, de ce rire encore et toujours chaleureux; pur comme le cristal. « cet enfant, que tu crois être l'innocence... »

Elle essuya sa main poisseuse sur les feuilles qui l'entouraient, du mieux qu'elle put.

« Tu es quelqu'un de très intriguant. » finit-elle par clore en agitant sa paume pour faire tomber les saletés accrochées dessus. Elle se dandina un peu de façon machinale, histoire de sentir la lame rassurante de son coutelas glisser contre la peau de sa hanche.

« Une mort est une mort.» dicta-t-elle sans une honte.
« Tu vois les choses avec ton regard; mais les chasseurs ont tué des démons et les démons ont tué des chasseurs..tu n'es pas le plus à plaindre. »

Elle appuya sa tête contre l'écorce de l'arbre dans un long soupir, levant son nez en direction d'un ciel à moitié masqué par une myriade de feuillages touffues, doux joyaux céladon. Ses yeux se plissèrent lorsque, sous le joug du vent, un rayon de lune éclaira son visage de mauvais ange.

« Dis-moi, chasseur, pourquoi est-ce que je devrai t'aider?» murmura-t-elle tout bas, parfaitement consciente d'être entendue. Elle dressa sa main en l'air comme on soulève un étendard fièrement et ferma un oeil pour s'amuser du jeu de lumières.

«Pourquoi je trahirai ma propre espèce pour venir en aide à quelqu'un qui, dans d'autres circonstances, aurait pris un malin plaisir à m'éradiquer?»


Elle se paya même le luxe de rire encore une fois, cependant qu'un sentiment contradictoire l'étreignait.

«Tu crois qu'un s'il te plait, c'est suffisant ? Décidément je ne te comprends pas.. J'aurai pu tout aussi bien être la responsable des meurtres que tu veux venger.» - court silence, son visage emprunt d'une expression qui voulait clairement signifier "oui bon, ceeeertes, je n'en ai pas l'étoffe mais j'use d'un exemple, ok ?" et elle fit retomber sa main sur ses jambes-« Même si je ne suis pas un gros poisson ne range pas ta dignité au placard en faisant preuve de politesse à l'égard d'un démon que tu ne connais même pas.»

Puis de se redresser en époussetant au passage quelques poussières. Si proche de lui que c'en devenait dangereux, elle lui souffla au visage.

«Idiot.» Étrangement dans sa bouche, ce mot ne sonna pas du tout comme une insulte.
Au passage, petite aparté, Nella devait avouer qu'ainsi face à face avec le chasseur, c'était fou comme sa hanche "la démangeait".
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