Fun, dance and cakes ... Just feel night fever

Berith avait entendu parler d’une fête au bar de la ville. Au départ pas vraiment intéressé, il avait fini par se dire que ça pouvait être sympathique. De plus, s’il parvenait à s’intégrer dans cette petite communauté, ses habitants arrêteront probablement de le regarder avec suspicion.
Il avait plus à gagner en faisant mine de n’avoir rien à cacher qu’en s’isolant et Samuel était du même avis. Ils avaient beaucoup trop à perdre dans cette histoire.

C’est donc détendu que Berith entra Chez Joey et il alla au bar afin de commander un verre. A peine entré, il repéra Sandy qui se trouvait près un homme qu’il avait vu à plusieurs reprises. Un voisin, celui d’Adja plus précisément. Ils ne s’étaient jamais parlés mais il savait de Zack qu’il travaillait au garage, ce qui expliquait le fait que Sandy semble le connaître. Peut-être que cette soirée allait être l’occasion de faire plus ample connaissance.
Il continua son chemin vers le bar et alla à la rencontre de Sandy. Il savait que sa jeune disciple saurait que c'était lui et on Samuel qu'elle avait face à elle.

- Bonsoir Sandy, je ne pensais pas te voir ici.

Un des barmans arriva à sa hauteur quand il s’assit au bar et il put passer commande.
Une bière pour débuter la soirée, cela était raisonnable. Bien qu’il aurait pu vider le bar de toutes ses liqueurs, il n’aurait pas titubé.
Il regarda autour de lui en attendant sa bière et une chose était sûre : l’ambiance devait être remonté d’un cran.
Alors qu'il portait sa bière, qui venait d'arriver, à ses lèvres il se demanda qui allait bien pouvoir venir à cette soirée. Il n'avait pas vu Adja de la journée et se demandait ce qu'elle pourrait bien faire.

- Dis-moi, est-ce que tu sais si Zack et Adja vont venir ?

Les habitants de Ghost Island semblaient avoir eu écho de ses talents de cordon bleu pour faire ainsi appel à sa présence pour la fête d'anniversaire de la ville. Mrs. Williams devait ruminer, elle ne s'en ferait décidément pas une amie.
Qu'importe, la jolie rousse avait cruellement besoin de se changer les idées. Retourner chez Joey n'apparaissait pas comme le meilleur des plans mais elle ne pouvait pas non plus rester cloitrée chez elle.

Après deux heures de travail, Mrs. Fairmont trouvait le résultat à la hauteur de ses exigences, c'est-à-dire parfait. Elle se rendit au bistrot. A l'entrée sur la droite plusieurs tables avaient été rassemblées et recouvertes d'une nappe blanche. Après avoir salué les personnes présentes en évitant craintivement Aaron et ses yeux d'obsédé ambulant, Julia installa une pile d'assiette sur le buffet et sa splendide création culinaire bien en évidence. Joey apporta les verres et elle espéra qu'il proposerait autre chose que de la bière.
Un tel gâteau se servait avec du champagne et rien d'autre. Fort absorbée par sa tâche dont elle accomplissait chaque rite avec une maniaquerie psychotique, elle n'accordait pas un regard au comptoir.

- Bien. Et si jamais elle a fait dans sa couche, il faut la changer. Vous avez bien compris ?
- Je connais mon métier Mr Sanderson.
- Bien. Au pire j'ai mon portable.
- Oui, oui. Allez, amusez vous bien !
- Je ne rentre pas tard.

Telles furent les dernières recommandations d'Hayden auprès de l'infirmière attitrée de sa mère. Ghost Island fêtait ses deux ans et, en tant qu'adjoint du shérif, il ne pouvait pas manquer ça. Elle était venue faire des heures supplémentaires exprès pour l'occasion. Bizarrement, le flic aurait préféré qu'on le retienne à la maison, pour une quelconque urgence. Il ne se sentait pas l'humeur à faire la fête. Mais finalement, son entourage l'avait fait fléchir. Il irait à la soirée. Et pour se donner bonne conscience, il surveillerait qu'il n'y ait pas trop de problème. Voilà la bonne solution à l'équation : des heures supplémentaires pour lui aussi !

Hayden prit alors le volant de sa voiture de fonction, son enfant adoré, et roula en direction du bar "Chez Joey". Sur la route, pour ne pas s'ennuyer, il s'amusa à compter les voitures rouges. Drôle de passe-temps. Il ne pouvait plus se passer de ce genre d'énumérations loufoques pour se motiver. Une fois arrivé, il gara sa voiture en épi et rejoignit le bar. Seulement deux voitures rouges aujourd'hui.

- B'soir tout le monde..

A l'intérieur, il commençait à y avoir un peu de monde. Pas suffisamment pour que la Police se méfie de l'événement et des troubles éventuels pouvant être causés, mais sait-on jamais. Visiblement Lazar n'était pas encore venu prendre son service. Il y avait des gens accoudés au bar dont Sandy et deux types du coin, plus loin, une fille semblait vouloir faire bande à part. Bonne idée. Au fond, enfin, du côté du buffet, Mrs Fairmont disposait des assiettes pour un buffet. Pour une femme qui avait du endurer ce qui lui était arrivé elle avait une mine radieuse. A une époque c'était encore Mrs Williams et sa mère qui s'en occupait. Mais les temps avait changé. Hayden, encore sur son petit nuage depuis les dernières gâteries qu'elle lui avait offerte s'avança machinalement à sa rencontre.

- Bonsoir Madame Fairmont. Je suis ravi de voir que le buffet est entre de si bonnes mains. Mais dites-moi, comment allez-vous ?

Sur le chemin, il avait bien évidemment salué poliment chaque convive et même adressé un petit sourire à Sandy. Bel effort de sociabilité.

La fille du patron prit place au comptoir à côté de lui. Depuis le jour où elle enfourcha sa moto correspondant avec son arrivée dans la ville, Sullivan la trouvait à croquer.
Mais son caractère bien trempé ne pourrait coller avec lui qui appréciait avoir un rapport de domination envers les femmes. Et puis il ne voulait pas avoir à supporter la furie de James qui n'hésitera pas à lui mettre son poing dans la tronche sous prétexte d'avoir osé poser la main sur le sein blanc de sa fille.

"Bonsoir Sandy..."

Une autre nana rappliqua. La soirée s'annonçait bien. Jolie et discrète il l'entendit commander un martini avant qu'un type presque plus costaud que lui ne s'approche de Sandy. Le macho en lui considéra ce Samuel avec méfiance et défi. Il le toisa sans le dévisager pour n'éveiller aucun soupçon. Il lui offrirait une bière, rien de tel pour faire connaissance. Il s'apprêta à passer commande lorsque Mrs. Fairmont passa le seuil de la porte avec une délicieuse friandise. Finalement cette bourgeoise n'était pas si trouillarde que ça pour oser rappliquer son joli minois ici. Il la regarda saluer tout le monde en l'évitant soigneusement et, lorsqu'elle leva un oeil sur lui au niveau du buffet, il lui fit un joli doigt d'honneur accompagné d'un clin d'oeil.
Merde... A ce moment là l'adjoint de Williams apparu. Il retourna face au comptoir et l'ignora. Ce con tapait la causette à sa poupée barbie préférée, cette trou-duc lui avait surement tout raconté.

Mais une nouvelle apparition lui fit oublier sa perplexité. Sa voisine de palier... il s'apprêta à se lever pour lui offrir un siège mais elle embrassa le grand type... sur la bouche en plus. Sullivan ravala sa jalousie quand Zack arriva. Ce p'tit gars s'avérait prometteur pour pas mal de plans.
Un nouveau mec entra visiblement chargé de l'animation de la soirée. il semblait tendu, pas vraiment habitué à être sous les feux de la rampe.
La lumière du bar se tamisa comme à chaque fois que la soirée chez Joey est sensée vous mettre le feu. La présence du policier ne l'enchantait guère. il surveillerait surement à ce que personne ne soit ivre et n'opportune les nanas. "Fais chier", songea-t-il.
L'ex-taulard plissa les yeux en observant un autre mec rappliquer au comptoir.

Pas mal de testostérone ce soir ...
Un minet plutot beau gosse qui faisait le show et un ravissant minou cuivré qui proposait le plus délicieux gâteau qu'Aaron n'ai jamais gouté, à part dans les restaurants gastronomiques de Sunset Boulevard.

Il se redressa sur le tabouret de bar et avisa Sandy:

"A chaque fois que je suis venu ici, la soirée était morte... On dirait que ça va chauffer ce soir. Pourtant tu vois il y a un truc qui m'interroge... Tu crois qu'on peut vraiment s'éclater ? Regarde il y a même un poulet !"

Après une courte pause, il décida de payer sa tournée ensuite il picolerait aux frais des autres.

"Joey à boire pour tout ceux qui sont autour du comptoir et qui n'ont pas de verre"

Le bar se remplit peut à peu et Berith vit Adja et Zack les rejoindre enfin. Aucun des deux ne semblèrent remarquer que ce n’était pas Samuel qui était actuellement aux commandes.
Quand Adja arriva vers lui et l’embrassa, il ne put s’empêcher de l’observer en la fixant avec insistance, qu’elle comprenne qu’elle avait oublié un petit détail.

– Bonsoir a toi aussi mon ange. Je t’ai manqué ?

Il lui afficha un grand sourire et ponctua ses dires en posant ses mains sur les hanches de la jeune femme afin de l’attirer vers lui. Quand il la tint contre lui, il laissa glisser ses mains plus bas afin de lui faire comprendre quel détail elle avait oublié.
Il observa également Zack et lui adressa également un grand sourire.

Il avait bien vu le petit échange entre Sandy et Zack, le message n’aurait pu être plus clair. Il avait sentit la tension entre les deux et il les observa avec ce même sourire qui voulait dire « je sais ».

Mais il n’eut pas le temps de les taquiner car les lumières baissèrent et quelqu’un monta sur scène et commença à mettre l’ambiance. Il reconnut un des barmans mais il n’y fit pas plus attention et se tourna vers Adja.

– On va se chercher quelque chose au buffet. Ça à l’air délicieux.

Samuel et lui avaient entendu parler des talents culinaires de Mrs Fairmont et ils étaient tous deux de grands gourmands. Oui, Berith était gourmand et adorait la nourriture, c’était un plaisir qu’il n’avait pas en enfer.

Intimement concentrée sur la préparation du buffet, Julia chassait de son esprit toute pensée sans rapport avec la conception d'une réception parfaite. "Il" lui avait fait un doigt d'honneur, un clin d'oeil. Depuis cette nuit tragique elle jetait un voile sur ce souvenir comme s'il n'exista jamais ailleurs que dans un cauchemar. Comment empêcher la réalité de sauter au visage lors d'un rapport de force avec son époux ou une déposition qui retrace chaque instant, chaque image, chaque son, chaque crainte, chaque respiration, chaque douleur ?
La solution miracle n'existe pas. Apprendre à vivre avec lorsque le secret reste gardé ?
Non, juste remplir les formalités administratives : le rendez-vous chez le notaire de hier matin pour planifier un testament précis et tout un classeur pour que sa famille n'ai rien à faire d'autre que suivre les instructions pour une cérémonie qui ne ressemblerait pas à un mariage.

Une voix la tira brutalement de sa concentration. Elle leva les yeux. M. Sanderson venait d'entrer dans le bar et elle ne l'avait même pas remarqué.

Celui qui savait tout.

En un instant sa mine serrée s'illumina d'un sourire courtois et elle lui tendit la main pour la serrer :
"Bonsoir Monsieur Sanderson, je ne pourrai guère vous cacher ma joie de vous savoir ici"

Celui qui empêcherait que le criminel ne lui manque de respect, à aucun moment.

"Merci d'apprécier ma cuisine. Comme vous le voyez je vais très bien. Je suis consciente que ce buffet n'a rien à comparer avec votre Fête du Printemps, Roy et moi l'avons manqué de peu. Nous habitions encore Chicago".

L'abrutir de petits discours insipides et ne penser à rien d'autre que l'incarnation de la parfaite hôtesse.
D'autres invités passèrent le seuil de la porte. Une très jeune femme qui retrouvait son conjoint et le garagiste, M. Taylor. Il avait pensé au champagne, quelle charmante initiative ! Enfin M. Swann à qui elle adressa un sourire poli. Elle ignorait tout de ses talents de show-man et cette corde à son arc la surprenait. Il semblait particulièrement crispé. Un autre homme se rendit aussi au comptoir. elle le salua à son passage avant de recentrer son attention sur le buffet et de tendre une part de gateau à l'adjoint du shérif dans une assiette.

"Je vous laisse l'honneur de goûter la première part Monsieur Sanderson"

L'homme baraqué semblait intéressé par le dessert. Elle lui adressa un sourire engageant pour l'inviter à s'approcher avec ses amis en espérant que l'autre dingue ne rappliquerait pas aussi.

Il y avait quelque chose de rassurant chez Mrs. Fairmont. En échangeant quelques civilités auprès de la quadragénaire, Hayden se détendit et cessa d'attendre un quelconque coup de téléphone. La femme rousse lui tendit sa main, il la serra puis l'avança à ses lèvres pour l'effleurer comme le ferait un gentleman, un type de la bonne société comme ceux qu'elle pouvait côtoyait avant, à Chicago.

- La fête de printemps ? Le buffet n'était pas terrible, croyez-moi.

La vérité est qu'il était tout simplement désastreux, dégueulasse même ! C'était aussi un mauvais souvenir. La veille, il était parti voir un spécialiste d'une grande ville pour le "problème" de sa mère. Mais en vain. Sa mère resterait un légume en proie à des crises d'angoisse. L'adjoint du chef de la police soupira et détourna son regard de son interlocutrice. D'autres personnes entrèrent successivement : une femme qui venait retrouver son copain au bar ; puis trois hommes : un ami de Sandy, Lazar et un autre type au visage rieur.

La belle cuisinière le sortit de son inspection des lieux. Elle lui proposait la première part de gateau. Ce n'était peut être pas poli d'accepter avant tout le monde, mais une friandise de Mrs. Fairmont ça ne se refusait pas, surtout si c'était elle-même qui le proposait ! Le policier sourit et prit l'assiette qu'on lui proposait. Savoureux. Elle aurait pu ouvrir une pâtisserie et plonger dans la faillite le boulanger local si elle l'avait voulu. Hayden sourit pour manifester sa satisfaction.

La lumière s'abaissa légèrement tandis que Lazar monta sur scène pour commencer à chanter et à mettre de l'ambiance. Il lui avait caché ce talent visiblement. Il chantait même plutôt bien. Mais sous le coup de la surprise, Hayden étouffa un petit rire et manqua de s'étrangler avec son gâteau. Le barman cachait bien son jeu. Finalement la soirée était plutôt agréable. Il avait réussi jusqu'ici à oublier un peu sa pauvre vieille mère depuis qu'il mastiquait avec plaisir la pâtisserie.

Scott s’était détourné de ce spectacle un instant pour aller commander sa brune. Verre à la main, il se tourna vers la scène et leva son verre en direction de Lazar avant de boire en lui adressant un grand sourire amusé.

Zack arriva à cet instant pour le saluer. Il lui serra chaleureusement la main en répondant à son salut. Il n’avait eu aucun mal à voir son ancien élève comme un ami.
A sa réflexion sur les talents de Lazar le fit rire et jeter un œil vers la scène.

- Je dois t’avouer que moi non plus.

Alors que Lazar continuait de mettre l’ambiance sur un rythme qui lui plaisait bien, Scott ne put s’empêcher d’accompagner Lazar sur le refrain.
Il trouvait que la soirée manquait un peu de piquant. Les gens étaient trop sage à son goût.

- Et si on l’aidait à mettre l’ambiance ? Je n’aime pas quand les soirées même des heures à démarrer.

Il regarda autour de lui, cherchant une idée. Son regard s'arrêta sur le groupe d'amis de Zack. Parmi eux se trouvait le démon qui se détacha avec sa compagne pour aller vers les pâtisseries. Visiblement il était là pour s'amuser, cela convenait au Djinn qui était près à faire la java avec lui si l'occasion se présentait.

- Si tu as des amis qui sont partant pour mettre l'ambiance.

Sullivan regarda d'un sale oeil la plupart des gens filer vers le buffet alors qu'il se décidait à payer sa tournée. Il ne comprendrait décidément jamais comment on peut préférer de la bouffe sucrée à en être gerbante et bourrée de calories au lieu d'un bon petit verre. Cette bouffone de rouquine lui volait la vedette avec ses gâteaux à la con mais il avait l'habitude de considérer que la moindre concurrence qu'on osait lui faire restait à charge de revanche.

Il accorda un sourire blasé à Sandy. N'allez pas croire qu'il se fichait de sa réponse, non, c'était tout simplement son sourire naturel quand il n'essayait pas de vous manipuler.

"Putain il me tarde de voir ça. Je me doutais bien que les bleus du coin étaient tout sauf intègres. Ils patrouillent devant le lycée de la ville mais je crois que c'est plus pour reluquer les minettes que pour veiller réellement à la sécurité. N'empêche que j'espère que l'adjoint là, qui se la pête devant l'aut' bourge, il va finir rond comme une queue de pelle"

il trinqua avec la fille de James et avisa une autre nana à l'écart, Laurine. Il leva la main vers elle et lui fit signe de les rejoindre. Elle aussi devait, tout comme Sandy apparemment, faire attention à sa ligne en snobant le buffet.

"Reste pas toute seule, viens on va trinquer"

En pensée, il rajouta: "Les deux minettes les plus jeunes de la soirée sont pour moi "

Le jeune mec se mit à chanter et l'ex-taulard l'écouta en fronçant un sourcil et arquant l'autre en une expression particulièrement familière chez lui. Nan... Il ne connaissait pas cette chanson, il préférait le rock indépendant... Il soupira en buvant un coup. Dire qu'à Los Angeles il entrait en VIP dans les concerts et tapait régulièrement la causette avec des artistes comme Bruce Springsteen, Sting ou Shakira...

Sandy regarda un instant le buffet un peu plus loin dans le bar mais resta sagement assise au comptoir. Elle n'avait pas vraiment faim ce soir, en fait depuis qu'elle buvait le sang de Bérith la nourriture et son goût avait tendance à la dégouter un peu. Si elle mangeait c'était juste pour dire de ne pas tomber d'inanition. Alors elle regarda sagement ses amis partir vers le buffet et jeta un bref regard vers Zack qui n'était déjà plus là. Il était déjà parti alors qu'ils ne s'étaient pas vu de la journée. Sandy haussa les épaules, se préparant déjà à lui faire la tête avant de reporter son attention sur Aaron. Sa réplique la fit rire légérement et un sourire s'afficha immédiatement sur son visage.

-C'est totalement ça...

Elle porta sa boisson à ses lèvres et en bu quelques gorgées avant de la reposer vide sur le comptoir

-Et à vrai dire je ne compte pas rester totalement sobre non plus...

Elle arbora un léger sourire de fille sage avant de d'accoster Joey.

-Tu peux me mettre un sky s'il te plaie...et elle se tourna vers Aaron si tu veux quelque chose c'est pour moi.

*Laurine regardait à la fois l'homme baraqué venant de parler de sa "tournée général" qui ne semblait guerre intéresser les personnes présentes ce soir. Elle le voyait discuter avec une jeune femme blonde très belle avec une odeur plutôt étrange pour une humaine mais Laurine fit l'effort de ne pas relever. Il y a avait trop de gens étranges pour elle ici et elle était encore une novice après tout...

Alors que le baraqué l'invita à s'approcher, elle ne refusa pas, changeant de siège sans vraiment une grande motivation si ce n'est que son estomac se souleva légèrement devant la nourriture qui débordait sur le buffet. Elle n'avait pas faim et sa louve s'était nourrit avec un lapin ce matin, détail qui avait le don de bouleverser les habitudes alimentaires de la jeune loup-garou. Buvant son verre d'un trait, elle grimaça et regarda l'homme qui dansait et chantait. Laurine se mit à sourire, retenant un éclat de rire quand elle vit les différents regards qu'il lançait au gens... Il n'était pas du tout dans son élément. Elle se tourna vers son verre puis finalement le baraqué. *

Si la tournée est toujours valable, mon verre est vide maintenant.

*Elle sourit brièvement, faisant entendre sa fine voix de jeune femme fragile qui ne cohaincidait pas avec sa nature...*

Berith s’éloigna du groupe avec Adja, direction les gâteaux au fumet délicieux. Et quels gâteaux ! A peine en bouche qu’ils fondaient déjà, délivrant leur saveur.
Adja lui tendit une pâtisserie pour lui faire partager sa découverte au moment où il allait lui proposer de goûter le sien. Il prit donc celui qu’elle lui tendait et lui donna le sien.

– Cela là est délicieux en tout cas.

Une bouchée et il se sentit fondre une seconde fois. Tout aussi délicieux que celui qu’il venait de tendre à sa compagne. Et Samuel était du même avis, jamais il n’avait mangé quelque chose de semblable.

– Wouah ! Il y a des morceaux d’anges dedans pour que ce soit aussi bon !

A cette allure, il allait passer la soirée à faire la navette entre le bar et le stand. Son attention se reporta sur la scène où le barman, improvisé chanteur et danseur, faisait son show.
Dommage que le rythme soit trop dynamique, il aurait bien proposé un slow ou une valse à Adja. Oui une valse. Ce ‘n’était pas dans ses habitudes mais il fallait croire que Samuel déteignait sur lui. Ce dernier avait été un grand amateur des soirées mondaines et des bals durant ses études et ses voyages.

Il se tourna vers Adja et lui accorda un grand sourire. La prochaine danse, lente ou rythmée, il se lance sur la piste avec elle. Et s’il pouvait embarquer Zack et Sandy dans la danse, ça ne le déplairait pas. Il avait une grande envie de s’amuser et de se lâcher.

– La prochaine danse, on se lance sur la piste ? Il faudrait remonter un peu l’ambiance, tu ne trouves pas ?

Un baise-main ?! C'était bien la première fois qu'un habitant de Ghost Island lui offrait un égard de ce genre. A dire vrai, personne n'effectua envers elle un tel geste de galanterie depuis la kermesse de charité à l'Hôpital des Enfants Malades de Chicago en février dernier. Ce jour là il s'agissait du sénateur de l'Illinois.
Elle baissa les yeux avant que le jeune adjoint n'évoque le désastre de la Fête de Printemps. Traditionnellement, ces rassemblements permettaient à la population de se retrouver et partager un instant de convivialité. Mais de toute évidence, une fois encore, Ghost Island faisait office d'exception.
Elle voulu rétorquer mais, visiblement dépité, le policier soupira en se détournant. Quelque chose le troublait, des soucis ou peut être une certaine forme de rancoeur.

Le jeune couple appréciait aussi les propositions de son buffet. Ils échangèrent leurs petits fours. Julia les observa quelques secondes. Leur proximité, les oeillades qu'ils échangeaient, les attentions de leurs regards traduisaient sans mal leur attachement et une certaine forme d'affection mutuelle. La sincérité de leur lien la posait face à sa propre situation sentimentale. Depuis combien d'années déjà, Roy et elle ne regardaient plus vraiment dans la même direction ? Ils se contentaient de vivre l'un à côté de l'autre, non l'un avec l'autre. La porte restait toutefois ouverte à ce que les choses changent .Mais combien de chemins prêts aux changements restent vides faute de volonté ou tout simplement à cause de la peur ?
Elle finit par reporter son attention sur Lazar pour ne pas attirer leur attention.

**"Des morceaux d'ange pour que cel soit si bon"** La comparaison du jeune garçon l'interpella. Elle ne s'avisa toutefois pas à le dévisager à nouveau, constatant que c'était la première fois que quelqu'un mettait verbalement des bouts d'êtres célestes dans ses confections.

Deux des invités semblaient motivés pour danser et faire monter l'ambiance de cette soirée étrange. Julia ne se hasarderait pas sur la piste de danse ne serait-ce que pour ne pas laisser muffins et autres desserts hors de surveillance. Mais la raison véritable résidait surtout en la présence malsaine de l'ex-taulard qui discutait avec deux filles de 20 ans de moins que lui. "Toujours aussi fumier", songea-t-elle.